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Chronique «Si j'ai bien compris...»

Boycottus interruptus

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Chronique «Si j'ai bien compris…»dossier
Le boycott a la cote, question Coupe du monde de foot. Mais qui doit boycotter quoi pour atteindre la «qatarsis» ?
A Berlin, le 12 novembre, des supporteurs du Hertha brandissent massivement des banderoles appelant au boycott de la Coupe du monde au Qatar. (Photo/PictureAlliance / Icon Sport)
publié le 19 novembre 2022 à 5h41

Si j’ai bien compris, la Coupe du monde au Qatar, ça ne passe pas. Que la précédente ait eu lieu en Russie n’a gêné personne (et surtout pas nos valeureux combattants footballeurs qui s’y sont couverts de gloire avec le soutien de la nation unanime), et rappelons qu’on a eu en février les Jeux olympiques d’hiver à Pékin. Mais le Qatar, c’est trop petit, ce ne sont pas des manières. Est-ce que le Luxembourg ou le Liechtenstein ont eux aussi tenu à mettre leur argent en valeur ? En Europe, on n’a pas de pétrole, mais on a de la pudeur. Bien sûr que le Qatar a obtenu l’organisation par corruption, heureusement que la presse occidentale libre nous informe, quitte à ce qu’on perde nos illusions – mais la vérité est au-dessus de tout. Espérons que d’autres lanceurs d’alerte ne nous révéleront pas bientôt que des coureurs se dopent sur le Tour de France ou qu’Adrien Quatennens a giflé sa femme. Mais il faut voir aussi que derrière l’appel au boycott se trouve la troupe exaspérée par avance de ceux qui ne s’intéressent absolument pas au football, dont ils vont être gavés pendant un mois et pour qui la Coupe est déjà pleine.