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Libération
Chronique «Si j'ai bien compris…»

Budget, l’argent à tout prix, par Mathieu Lindon

Il semblerait que les riches soient toujours plus riches que les pauvres et les pauvres toujours plus pauvres que les riches. Où est la justice, alors ?

Au fond, les ultrariches doivent se dire que les pauvres sont comme eux, eux aussi en veulent toujours plus. (Getty Images)
Publié aujourd'hui à 7h06

Si j’ai bien compris, il y a ceux qui veulent faire payer les riches, ceux qui veulent faire payer les pauvres, ceux qui ne veulent faire payer personne – et ceux qui veulent être mieux payés. L’idéal serait que chacun fasse un pas vers les autres. Sauf si c’est un abîme qui les sépare, un précipice prêt à engloutir qui fera le premier pas. En fait, il y a ceux qui sont apôtres du moindre mal et ceux qui sont apôtres du moindre bien.

Au demeurant, les ultrariches et les ultrapauvres ont un point commun : ils ne paient pas d’impôts, cette contrainte étant réservée à ceux qui sont pris en sandwichs entre les deux. Tous les députés ont l’air de bonne foi en prétendant vouloir le bien de la France, mais on a l’impression qu’ils n’habitent pas le même pays.

Il y a ceux, comme La France insoumise, qui défendent le bien et en seraient comme la personnalisation. Dans ces conditions, ce serait moralement indéfendable de pratiquer le moindre compromis : comment pourrait-on se regarder dans sa glace si on transigeait le moins du monde avec ce président, ce gouvernement, ce Parlement dont on réclame la dissolution, fût-ce pour hâter paradoxalement l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national ?

Le Rassemblement national, lui, n’a pas pour ambition de représenter le bien, et c’est habile, car il aurait de grandes difficultés à y parvenir. Comme Les Républicains, il souhaite maintenant surtout personnifier l’argent, de sorte que la