Menu
Libération
Billet

Ce diable de Mélenchon, par Serge July

Article réservé aux abonnés
Guerre au Proche-Orientdossier
Par ses outrances répétées, le leader de la France insoumise poursuit un objectif électoral à destination des banlieues défavorisées. Une stratégie mûrement réfléchie.
Sur le plateau de TF1, le 27 septembre. (Joly Victor/ABACA)
publié le 30 octobre 2023 à 5h11

Un droit de réponse ajouté le 13 novembre 2023 figure à la fin de cet article.

Marine Le Pen, depuis le congrès du Front national de 2011, où elle prend le contrôle du mouvement fondé par son père, a une obsession : dédiaboliser son parti, le blanchir par tous les moyens et faire du RN un parti simili républicain, qui tend à ressembler de plus en plus à un parti de la droite classique, conservateur dans le fond avec une panoplie de mesures autoritaires.

La diabolisation à outrance

Le parcours de la France insoumise est absolument inverse : quand Marine Le Pen se dédiabolise, Jean-Luc Mélenchon se diabolise en empruntant au père Le Pen sa technique du crachat dans la soupe sur à peu près tous les sujets, en surjouant à chaque fois la fureur et en faisant encore plus de bruit. Depuis la perquisition à son domicile qu’il jugeait révoltante, il joue toutes ses compositions et ses déclarations politiques sur le mode «la République, c’est moi», c’est-à-dire qu’il est à la fois grandiloquent et brutal.

«Diable» est un mot qui vient du latin diabolis, issu lui-même du verbe grec diabolos : «celui qui divise, qui désunit, qui inspire la haine ou l’envie». Certains lecteurs seront sans doute tentés d’y voir une allusion à la crise qui secoue la Nupes, c’est involontaire de ma part, mais pourquoi pas.

Le leader de la France insoumise n’est pas un perdreau de l’année. Il connaît parfaitement le poids des mots. Chacune de ses attitudes, chacun de ses tweets, chacune de ses réflexions est le fruit d