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Billet

Ces immigrés à la fois indispensables et indésirables, par Samira Sedira

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Loi immigrationdossier
La loi immigration propose dans le même temps de régulariser au cas par cas la main-d’œuvre jugée utile et de dénier le droit du sol automatique à tout majeur né en France de parents étrangers. Rogner sur ce pilier de la République, c’est fatalement rogner sur les identités.
Lors de l'interview d'Emmanuel Macron dans «C à vous», le 20 décembre. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
par Samira Sedira
publié le 8 janvier 2024 à 21h54

72 % des Français affirment être satisfaits de la loi immigration passée au masticateur de la commission mixte paritaire. C’est ce qu’a révélé l’entreprise de sondages Odoxa fin décembre. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce chiffre interroge. De quoi les 72 % de Français sont-ils satisfaits, au juste ? Ont-ils répondu au sondage en toute connaissance de cause ou ont-ils obéi à un besoin impérieux de se débarrasser du sentiment d’insécurité entretenu par tous les droitards de l’extrême ? On peut comprendre que les Français en aient ras le bol d’avoir peur ; tous les Français, sans exception. Y compris ceux à qui on dénie symboliquement la nationalité, à savoir le Français non-souchien des périphéries. Car il faudrait être aveugle pour ne pas comprendre que la cible principale de cette loi vise principalement ceux qui «dérangent», plus clairement «les Arabes» qu’on ne dissocie jamais de l’islam et qu’on associe presque systématiquement au terrorisme. Il est toujours utile de rappeler que les arabophones ne sont pas tous islamisés, et que le continent qui regroupe le plus grand nombre de mus