Sûr de son effet, Robert Ménard prévient d’emblée : «Moi je vais plaider coupable.» Et il se lance direct, sur le plateau de David Pujadas, qui jubile de l’exclusivité : «J’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre de choses […] que je regrette, que j’ai honte d’avoir dit.» Publié à Béziers ? Sans doute le maire de la ville fait-il allusion à des affiches, placardées sur les panneaux de la municipalité, lors des guerres d’Irak et de Syrie. Il est vrai qu’il a fait fort. «Les migrants dans notre centre-ville», s’alarmait une affiche, sur un photomontage montrant des femmes voilées prenant d’assaut la cathédrale de Béziers. Ou bien cet autre, avec les mêmes, prenant d’assaut un train, direction «Béziers 3 865 kilomètres».
«Moralement, c’était pas bien», réalise Ménard, miraculeusement mûri par quelques années de réflexion et le spectre d’une troisième guerre mondiale, avec arrivée massive de réfugiés ukrainiens. «Il n’y a pas deux sortes de victimes : des Européens chrétiens qu’il faudrait défendre et des gens pas européens qui seraient au Moyen-Orient et musulman, qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez n