Commençons par les certitudes : il est acquis que le climat de notre planète est d’ores et déjà déréglé, et que ces dérèglements sont dus aux émissions de gaz à effet de serre, en premier lieu le carbone, produites par l’activité humaine. Il est tout aussi clair que réduire le plus vite possible ces émissions de carbone est devenu une urgence absolue. Or, que constate-t-on ? La vive reprise économique à travers le monde augmente fortement la demande d’énergie ; la production d’énergie reposant encore en grande partie sur des sources carbonées, celles-ci sont reparties à la hausse. Et comme l’offre reste contrôlée, en partie stratégiquement par certains pays producteurs comme l’Arabie Saoudite et la Russie, les prix s’envolent. En moins de deux ans, le prix du gaz fossile sur le marché de gros a quasiment été multiplié par 8. C’est du jamais-vu. Pour les usagers, le prix de l’énergie est constitué du coût d’achat des distributeurs, de leurs marges, et d’importantes taxes. Comme celle du pétrole, la hausse du prix du gaz se répercute tôt ou tard sur les ménages, ainsi que sur les entreprises.
Cette hausse du prix est en partie vertueuse, car elle incite les usagers à réduire leur consommation d’énergie. Aucun scénario crédible de transition énergétique ne peut se passer d’une hausse des prix. Mais le mouvement est si brutal qu’elle pose un sérieux problème : les ménages voient leur facture de gaz, mais aussi d’électricité, s’envoler, risquant de réduire à néant les gains de pou