Bien sûr, on pourrait m’accuser d’avoir l’esprit mal tourné. On pourrait. Il est vrai qu’après avoir pris acte de la compétition érectile à laquelle tous les autocrates du monde nous soumettent à longueur de journée, se comparant l’engin, se mesurant le missile, se reluquant le portefeuille, se jaugeant la taxe… je note que nous voilà, à présent, vivant tous au rythme des Bourses, on dit «le marché se tend», «le marché se détend», on dit «les cours s’effondrent», «les cours se redressent», on perd ses «liquidités». Ça monte, ça descend, ça reprend de la vigueur, ça se donne des tuyaux. A la hausse ou à la baisse, le monde est présenté comme une vaste courbe ascendante ou descendante où nous autres, pauvres mortels, sommes en train de regarder des milliardaires se réjouir ou se désoler d’avoir plus, ou d’avoir moins, aujourd’hui qu’ils n’avaient hier.
Des personnes à grosses liquidités au «startupeur»
Mais revenons à la question première : qu’est-ce qu’un milliardaire ? Pendant très longtemps, l’imagerie donnait à croire que c’était une personne avec un attaché-case greffé au poignet qui prenait beaucoup de jets et de yachts pour aller régler des affaires urgentes d’un bout à l’autre de la planète. Même les public