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Libération
Chronique «Médiatiques»

Comme c’est LOL, le fascisme ! par Daniel Schneidermann

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Elections législatives 2024dossier
D’Alexis Brézet, le directeur de la rédaction du «Figaro», invité par Europe 1 pour dézinguer les résistants anti-Ciotti de LR à Cyril Hanouna tentant de réconcilier zemmouristes et lepénistes, les chaînes Bolloré ont fait la promo sans vergogne du «bloc des droites». Entre des images du chef de l’Etat et du président de LR, les deux tragi-comédiens de la débâcle.
Eric Ciotti, président (?) de LR, à Paris le 11 juin. (Albert Facelly/Libération)
publié le 15 juin 2024 à 10h48

Vue de près, le nez collé à l’événement, l’histoire tragique, l’histoire des déroutes et des débâcles, offre-t-elle toujours le visage de cette suite de scènes de vaudeville ? Psychodrames, portes claquées, fuites en douce par l’entrée des artistes, fières marches à l’ennemi suivies de retraites désordonnées, serments brisés, fidélités foulées aux pieds, grands principes abandonnés au bord de la route, carrières brisées, meurtrissures en direct, et soudain vérités révélées à nu sur les caractères, les appétits, les faiblesses.

Ce Ciotti, tout de même, ce fier combattant niçois de la tolérance zéro appliquée aux dealers, aux squatteurs, aux migrants, soudain chopé la main dans le sac du mensonge et des rendez-vous secrets dans son ralliement à l’ennemi Bardella, sous la bénédiction de Bolloré (apprend-on dans le Monde). Et, dans la tempête, accroché à son bureau vide dans le siège fantôme de son parti, attendant vaillamment qu’on vienne le déloger «physiquement» comme promis. Quel potentiel comique !

Il y a de la scène de débâcle, dans cet effondrement des «digues», dans ce découpage en pièces du solide «cordon sanitaire». Tiens, au hasard – il suffi