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La nomination de François Bayrou comme Premier ministre n’a rien à voir avec celle de ses prédécesseurs. Ce n’est pas le président Macron qui l’a nommé, c’est le Béarnais qui s’est imposé au Président, avec un chantage : les députés du Modem étaient prêts à faire sécession avec le macronisme si François Bayrou n’était pas nommé à Matignon. Seul Dominique de Villepin avec Jacques Chirac avait réussi dans le passé un exploit similaire, ce qui donne d’emblée au forcené un statut spécial qui s’éloigne beaucoup de celui de collaborateur corvéable et jetable à merci. C’était une condition de réussite pour François Bayrou.
Emmanuel Macron a prévu de rester à la manœuvre pendant trente mois encore pour défendre un bilan largement désavoué par les électeurs, y compris par les siens, sans compter une dévaluation générale dans l’opinion. Et François Bayrou, qui a contribué à le faire élire en 2017 en se sacrifiant, était en réalité le seul en situation de mettre fin à la prétention du Président à vouloir continuer à gouverner à tout prix. Le Béarnais a la conviction que la poursuite de cette illusion macroniste conduit automatiquement à l’échec. Mi