Si j’ai bien compris, depuis que le Premier ministre a été nommé, la communication du pouvoir se passe ainsi : quand il y a des annonces importantes, Emmanuel Macron fait une allocution télévisée ; quand il n’y a rien à dire, Jean Castex convoque une conférence de presse retransmise en direct sur des flopées de chaînes. La semaine dernière, on a cru qu’on s’était trompé, que le Premier ministre avait des choses à dire, un nouveau confinement pour un tiers des Français, une nouvelle attestation, on allait re-revoir ce qu’on allait re-revoir. Mais c’est Jean Castex qui s’était trompé. Ne lui jetons pas la pierre, il faut se mettre à sa place : depuis des mois qu’il ne dit rien, il a pu s’échauffer, se laisser emporter, annoncer enfin quelque chose. Comme il y avait la vérité alternative de Donald Trump, on a la communication alternative de ce gouvernement. On est tombé dans le piège : mais non, le confinement n’est pas un confinement et l’attestation atteste seulement de la nullité de certains (notons d’ailleurs que, sur l’attestation papier, si on n’est pas né le 1er janvier de l’an I, il n’y a pas de place pour remplir sa date de naissance). En outre, dans les confinements précédents, l’auto-attestation était destinée à nous compliquer les sorties pour qu’on se confine chez soi. Ce but paraît moins indispensable maintenant qu’on doit se confiner dehors. Ça fait au demeurant déjà un bail que le gouvernement s’est affranchi du trop conventionnel concept de non-contradiction. S
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Chronique «Si j'ai bien compris…»dossier
par Mathieu Lindon
publié le 27 mars 2021 à 5h03
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