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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Contre les vents mauvais du «pas chez moi», osons le lyrisme éolien

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Conspuées par Stéphane Bern et certains écolos, les éoliennes sont diabolisées alors qu’il en manque 10 000 pour verdir notre énergie. Prompt à louer le nucléaire, Emmanuel Macron ferait bien d’insuffler un peu d’amour à ces moulins à vent 2.0.
Le sujet éolien qui brasse écologie, nouvelles technologies et substantiels revenus, offre toutes les conditions du parfait terrain de jeu pour tous les conspis écolos et réacs. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
publié le 22 septembre 2023 à 8h30

Le dernier rapport de RTE (Réseaux Transport Electricité) nous le dit : à ce jour, il y a moins de 10 000 mats d’éoliennes, essentiellement terrestres, en service en France. Il en faudrait 20 000 pour prétendre atteindre nos objectifs de décarbonation de la production d’électricité en 2035. Ce doublement doit notamment passer par le développement de grands parcs éoliens offshore, avec vingt ans de retard sur nos voisins allemands, britanniques, danois. Mais que de temps perdu. Emmanuel Macron donnera lundi la trajectoire de la «décarbonation de la France». Il serait bienvenu, à cette occasion, qu’on entende enfin, de la voix du Président, une ode à l’éolien qui serait à la hauteur de ses envolées en faveur du nucléaire.

Le bruit dominant, dans le débat public, diabolise depuis des années ces pales géantes et majestueuses décrites par leurs contempteurs en monstres blancs, représentants invasifs «de l’écologie punitive» élaborée par de coupables bobos citadins, assez déracinés pour, sans vergogne, souiller nos paysages ancestraux. Des élus conservateurs, des propriétaires terriens mus par le syndrome «Nimby» (pour «not in my backyard», «pas dans mon jardin»), alliés de circonstance à certains écolos, justement soucieux d’éviter les implantations anarchiques de ces nouveau