Menu
Libération
Chronique «Si j'ai bien compris…»

«Crétines, crétins, je vous ai compris»

Article réservé aux abonnés
Chronique «Si j'ai bien compris…»dossier
Explications pour ceux qui en ont bien besoin, ceux qui restent insensibles aux finesses électorales du Président.
Emmanuel Macron lors d'une interview en direct sur France 2, sur un plateau installé sur le toit du musée de l'Homme au Trocadéro, à Paris, le 23 juillet. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 27 septembre 2024 à 21h10

Si j’ai bien compris, personne ne saisit quoi que ce soit de la stratégie, si le mot n’est pas trop fort, d’Emmanuel Macron depuis le soir des européennes jusqu’à la nomination de Bruno Retailleau à l’Intérieur et la mauvaise odeur flottant autour de divers ministres auprès de qui le Rassemblement national passerait presque pour un parti en pointe, question sociétale. Comme si, pour en finir avec le clivage gauche-droite, il suffisait de supprimer la gauche : plus de gauche, plus de clivage. Mais les faits risquent d’être plus têtus encore que le Président dont le raisonnement et la psychologie semblent être les suivants :

«Les Françaises et les Français croyaient que c’était bien pour eux que la Constitution m’empêche de me représenter encore ? Mais c’est bien pour moi. Ils vont enfin comprendre ce que je pense d’elles et d’eux, les Françaises et les Français. Je n’ai plus à me laisser aller à je ne sais quelle bassesse dans l’espoir toujours déçu de regagner un éphémère chouïa de popularité. Moi, je ne suis pas un démagogue s’en remettant à l’envie des électeurs ou aux messages qu’ils auraient envoyés et que certains prétendent décrypter mieux que moi. J’ai du courage, j’ai de l’audace. Qu’est-ce qu’ils ont à vouloir m’expliquer la démocratie, ces mauvais perdants ou mauvais gagnants. Si ce gouvernement est censuré, c’est la démocratie. S’il ne l’est pas, c’est la démocratie. Il est où, le déni ? Dans la tête des dénieurs. On me reproche que ce gouvernement que je n’ai pas