A l’heure où j’écris ces lignes, le ministre de l’Intérieur (qui sera peut-être à l’extérieur dans très peu de temps) a expliqué sur tous les tons qu’il est bien embêté par l’Etat de droit, par la Constitution, la justice, les affaires étrangères, l’Europe, le Maghreb, l’Afrique en général, bref, toutes ces notions un peu pénibles qui l’empêchent de faire les choses merveilleuses qu’il a prévues pour redonner à la France son vrai visage blond (châtain clair à la rigueur) et catholique (protestant à la rigueur), dégagé des impuretés en tout genre qui la défigure. En résumé, le ministre de l’Intérieur nous dit que s’il n’était pas lui, si nous n’étions pas nous, si la France n’était pas la France, le monde pas le monde et 2024 pas au XXIe siècle, bah ! il ferait des sacrés trucs !
Immobilisme érigé en principe d’action
Un peu comme ces personnes qui disent aux autres : «Retenez-moi, ou je fais un malheur !» alors qu’elles n’ont aucune intention de bouger. Depuis cet été, il est fascinant de constater à quel point l’ensemble de la classe politique française est gagné par ce nouveau concept : l’urgence extrême de ne rien faire, tout en disant le contraire. L’immobilisme érigé en principe d’action.
Le mot d’ordre : dire toutes les choses que vous souhaiteriez faire en précisant immédiatement que, pa