Cet été, bien planqué sous mon dôme de fraîcheur breton, ciré capelé et goutte au nez, je me désolais sincèrement des avanies subies par mes amis du sud du pays. Canicule aidant, ceux-ci rissolaient en lardons, se voyaient interdire d’arroser les pelouses et craignaient de devoir assécher à jamais leurs piscines dessinées par David Hockney. Ma sollicitude à leur égard a fait un bond quand j’ai découvert (1) qu’il était envisageable de faire pleuvoir où l’on voulait, de déclencher une averse d’un claquement de doigts, de doucher les feux de forêt et de revigorer les laitues, de rincer les angoisses climatiques et d’éparpiller le bleu du ciel à volonté. Et ceci sans danses incantatoires, ni salamalecs sorciers, juste par le recours à une chimie rudimentaire et à une canonnade visant la stratosphère. Sans être certain d’avoir tout compris, il me semble qu’il s’agit de fusiller les cieux au lance-roquettes pour ajouter du sel doublé d’iodure d’argent ou de dioxyde de titane, afin d’accélérer l’aspersion. Je croyais qu‘il s’agissait d’un attrape-gogo pour les rigolos dans mon genre, avant de réaliser que la pratique existait déjà, que les
Chronique «Ré/Jouissances»
De l’avantage d’ensemencer les nuages, par Luc Le Vaillant
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Un cumulonimbus dérivant au-dessus des bâtiments du quartier bancaire de Francfort, en Allemagne, le vendredi 25 août. (Michael Probst/AP)
par Luc Le Vaillant
publié le 28 août 2023 à 14h08
Enquête Libé
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