La journée de samedi dernier a été marquée par une mobilisation planétaire en soutien aux Palestiniens : nos smartphones et nos télévisions ont résonné de cris dénonçant la politique de colonisation d’Israël et les bombardements de Tsahal sur la bande de Gaza, relayant des images de foules réunies à Sydney, New York, Copenhague, Londres, Bruxelles, Tunis, Bagdad. Quelques jours plus tôt, c’est même de Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa que partaient les premiers slogans en faveur de l’arrêt des bombardements, de la répression et des expulsions des familles palestiniennes de Jérusalem-Est, scandés par des manifestant·e·s juif·ve·s et arabes. Pourtant, si l’on étudie d’un peu plus près cette cartographie d’une émotion globale, Paris en est absent, ou du moins y occupe une place tout à fait singulière : celles et ceux qui ont voulu manifester leur solidarité au peuple palestinien dans la capitale française n’ont pu le faire qu’en passant outre un arrêté préfectoral d’interdiction à la demande du ministre de l’Intérieur, jouant au chat et à la souris avec la police du côté de Barbès et de la Goutte-d’Or dans le nord de Paris, zigzagant entre gaz lacrymogènes, canons à eau et un déploiement considérable d’effectifs destinés à verbaliser les récalcitrant·e·s : 135 euros d’amende pour rassemblement interdit. Motif invoqué : la crainte de débordements et d’atteintes à l’ordre public, ce même ordre qu’une police démocratique est supposée garantir à ses citoyen·ne·s lorsqu’ils et elles mani
Chronique «Historiques»
De Scio à Gaza
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publié le 20 mai 2021 à 9h13
Enquête Libé
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