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Libération
Chronique «Médiatiques»

Depuis l’attaque du Hamas contre Israël, branle-bas de combat dans les médias et chez les politiques, par Daniel Schneidermann

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Depuis le 7 octobre, le débat français s’est équipé de treillis et de rangers. Les interviews se meuvent en interrogatoires, les arguments en sommations, et les adversaires en cibles : la guerre verbale a commencé.
Gérald Darmanin, incarnation du durcissement du débat politico-médiatique depuis l'attaque du Hamas et l'attentat d'Arras. (Sarah Meyssonnier/REUTERS)
publié le 22 octobre 2023 à 8h45

C’est loin, Gaza. Et pourtant ici, en France, politiques et journalistes sont déjà en treillis. «C’est un mouvement de résistance, le Hamas ?» Le capitaine Bourdin interroge l’opposante Obono. Six fois de suite elle esquive. A la septième, elle craque : «Oui… qui se définit comme tel…» C’est bon. C’est dans la boîte. On n’a même pas eu besoin d’une garde à vue. Dans l’heure, le ministre Darmanin signale la présumée coupable à la justice, pour «apologie du terrorisme».

Il est partout, le ministre de la Police. Il se dépense sans compter. Il faut dire qu’il s’est attaqué à forte partie : le footballeur Benzema, qui a l’arrogance de se croire protégé par sa notoriété internationale. L’individu, imaginez, a osé tweeter son soutien aux Palestiniens de Gaza. Comment donc ? Et pas le moindre soutien à nos alliés israéliens ? Pas étonnant, quand on sait que sous sa couverture de sportif, Benzema est en lien avec la cinquième colonne des Frères musulmans. Comment le sait-on ? On le sait. On te connaît bien. Point barre. C’est moi qui pose les questions, ici. Le ministre, dans sa mansuétu