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Billet

Depuis le 7 octobre, la peur d’être désigné comme coupable du désordre du monde, par Samira Sedira

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Attaques terroristes du 7 octobredossier
Depuis l’attaque du Hamas, les actes antisémites et islamophobes explosent. D’un côté comme de l’autre on se désigne du doigt. Pourtant les deux parties nourrissent un même sentiment : la peur.
A Paris, lors d'une manifestation en soutien au peuple palestinien, le 22 octobre 2023. (Valérie Dubois /Hans Lucas / AFP)
publié le 25 janvier 2024 à 20h17

Depuis le 7 octobre 2023 le monde est en état de sidération face à l’horreur. Partout le conflit moyen-oriental provoque d’inéluctables répliques sismiques. Le territoire français n’y échappe pas. Dans un pays qui compte les plus importantes communautés juive et musulmane d’Europe, les tensions sont inévitables. Ces accès de fièvre éruptive, que l’on pourrait qualifier de «circonstancielles», sont à distinguer de l’inamovible haine antisémite, raciste et islamophobe des groupuscules d’extrême droite qui n’aiment rien tant que cultiver leurs aversions fétiches.

Il serait toutefois malhonnête de nier une «culture antisémite» et une «culture islamophobe» dans les rangs des deux communautés (souvent chez les plus radicaux d’entre eux). Cela ne signifie pas pour autant que tous les juifs sont islamophobes, ni que tous les musulmans sont antisémites. On ne réduit pas la grande complexité de ces relations à des généralités.

L’attaque du 7 octobre et la réponse de Benyamin Nétanyahou ont suscité des sentiments violents, difficilement maîtrisables. On ne peut pas échapper à la morsure du cœur. Le sentiment d’appartenance, quelle qu’en soit la nature, ne peut pas être raisonné. Il n’y a rien de mal à ressentir un sentiment violent, ce qui compte c’est de ne pas en figer l’évolution. C’est pourquoi il est essentiel que «l’i