Encore des gravats, sur les écrans du monde. Mais cette fois, ils sont israéliens. Encore des sirènes d’ambulances. Mais cette fois elles sont israéliennes. Encore un hôpital bombardé. Mais cette fois, il est israélien. Encore des reporters qui n’ont d’autre tâche immédiate que de montrer la panique, les dégâts, la douleur, et tendre leur micro à l’angoisse de civils bombardés. Mais cette fois, ces journalistes sont occidentaux. De notre camp. De chez nous. Non soupçonnables de parler sous la dictée du pouvoir, comme leurs confrères de Gaza sous le joug du Hamas. S’ils filment Benyamin Nétanyahou devant l’hôpital, s’ils lui tendent le micro lorsqu’il dénonce «une attaque contre des patients immobiles, des bébés et des enfants», s’ils ne rappellent pas qu’Israël a bombardé des dizaines d’hôpitaux à Gaza et au Liban dans les 600 derniers jours, avec aussi «des patients immobiles, des bébés, des enfants», c’est forcément au nom de l’information démocratique.
Si l’armée israélienne, depuis le 7 octobre 2023, a obstinément interdit à la presse internationale l’accès à Gaz