Il y a des collisions de symboles dont l’ironie me régalerait si Samuel Paty et Dominique Bernard étaient toujours en vie. Malheureusement, le risque demeure d’agressions meurtrières contre des enseignants que pourraient commettre des jihadistes à la sale gueule d’atmosphère. Comme on n’arrête pas l’avancée en âge de la bêtise, cette fois ce sont des élèves de sixième d’un collège des Yvelines qui ont surréagi face à une peinture dénudée du XVIIe siècle. Gabriel Attal, ministre en charge, a dénoncé cet obscurantisme apeuré. Il a signifié qu’il n’accepterait pas «qu’ à l’école de la République, on refuse de regarder un tableau ou qu’on se bouche les oreilles en classe de musique». Tout cela est bel et bon même si cela ne suffira pas à faire refluer les paniques religieuses et à endiguer l’effarouchement régressif.
L’intéressant est que la toile en question est la représentation du mythe de Diane et d’Actéon. Cette fable est d’une actualité et d’une pertinence assez polysémique. Au-delà des corps exposés qui font frissonner les pré-adolescents, il raconte la difficile coexistence entre les sexes et la voracité continuée entre espèces peu échangistes. Comme si le séparatisme généralisé était l’horizon indépassable de notre temps.
Rappelons les détails de cette légende