Encore ! Comme une impression de déjà-vu. Déjà vus, les plateaux abasourdis de sondeurs, de politologues, de présentateurs de télé, comme foudroyés par l’inimaginable, par une sorte de météorite politique. Déjà vus en 2016 lors de la première élection de Trump, et du référendum sur le Brexit, lors de l’annonce des scores lepénistes dans nombre d’élections récentes, ou de l’irruption sur les ronds-points des gilets jaunes en France, en 2019. Déjà vus, les recherches compulsives d’explications, les mea culpa politico-médiatiques bruyants et éphémères, les «comment a-t-on pu se planter à ce point ?», les «mais que veulent-ils vraiment ?». Oui, qui sont-ils, ces électeurs tapis dans l’ombre, cette majorité qui sort de terre, ces aliens ? Fachos ? Fâchés ? Les deux ?
A lire aussi
Ces derniers jours, tout l’espoir des télés françaises se reportait sur les femmes. Au dernier moment, les Américaines allaient enfin prendre conscience des menaces sur le droit à l’avortement que faisait peser l’élection de Trump et, fût-ce en cachette de leurs maris, glisser un bulletin Harris dans le secret de l’isoloir. Hélas ! Si certaines Latinas, en effet, se reportèrent sur la démocrate de Californie, les Latinos, eux, restèrent fidèles au «grab them by the pussy» («attrapez-les par la chatte») de Floride. Raté.
Parmi les autres causes possibles de la seconde élection de Donald Trump, les télés françaises exhumèrent aussitôt une suspecte inflation. Ah oui, «l’inflation» ! On avait oublié l’