Menu
Libération
Billet

Donald Trump : naissance d’un apprenti dictateur, par Serge July

Réservé aux abonnés

Le président américain agit moins en dirigeant démocratique qu’en chef autoritaire, remettant en cause droits, justice et mémoire collective.

Donald Trump en Virginie, le 20 septembre. (Jose Luis Magana/AP)
Publié le 29/09/2025 à 15h30

Pour ne rater aucun billet de Serge July, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques

Rome, entre le VIe et le Ve siècle avant J.-C. inventa la dictature. Les dictateurs régnaient pendant six mois – la durée du mandat – et disposaient durant ce laps de temps d’une autorité absolue, cumulant tous les pouvoirs législatifs, militaires, exécutifs et administratifs. La dictature, un modèle qui a traversé deux millénaires et demi, compte aujourd’hui un grand nombre d’adeptes dans le monde. Elle fut formellement abolie à Rome après le meurtre de César qui avait été nommé auparavant dictateur perpétuel, ce qui ne lui avait pas réussi.

La destruction des droits civiques

Donald Trump a été élu pour quatre ans, mais il se comporte comme s’il avait la prétention affichée de refonder les Etats-Unis sur la base de la blanchité et de la chrétienté dans un pays multiracial qui, dans les années 60, a voulu rompre avec la ségrégation pratiquée dans tous les Etats du Sud. En 1956, la Cour suprême juge inconstitutionnelle la ségrégation dans les transports. En 1960 et 1961, les premières grandes marches sont organisées à Washington et dans de nombreuses villes. Et, en 1961, avec le président Kennedy, apparaît la discrimination positive, une politique de compensation, car la reconnaissance formelle des libertés fondamentales ne suffit pas.

Le nettoyage des musées

C’est l’ensemble de ce dispositif que Donald Trump veut démonter. On r