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Libération
Le billet de Serge July

Donald Trump, ou l’autodestruction de l’Amérique, par Serge July

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Dans la continuité de sa logique paranoïaque, le locataire de la Maison Blanche projette de faire des Etats-Unis une nation encore plus riche et plus grande en forçant le monde entier à en payer le prix. Et va jusqu’à renoncer à toutes les alliances passées, au nom d’une nouvelle internationale autocratique.
Donald Trump à Washington, le 2 avril 2025. (Brendan Smialowski /AFP)
publié le 7 avril 2025 à 20h36

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Dans Histoire socialiste (1789-1900), Jean Jaurès raconte un échange qui avait eu lieu à la fin du XIXe siècle, à l’Assemblée nationale, entre les députés Jules Méline, président du Conseil du moment, partisan du protectionnisme, et Léon Say, partisan du libre-échange et petit-fils de l’économiste Jean-Baptiste Say, théoricien de la loi des débouchés, selon laquelle l’offre créé sa propre demande. A ce dernier qui explique que «le protectionnisme, c’est le socialisme des riches», Jules Méline rétorque que «le libre-échange, c’est l’anarchisme des millionnaires».

Nombre de commentateurs des plans de Donald Trump citent volontiers la biographie du président républicain William McKinley qui, durant son mandat (1897-1901), a fait passer les droits de douane de 38 % à 50 %. L’actuel président américain a juste oublié les remords de McKinley, qui peu de temps avant son assassinat clamait que le protectionnisme n’est pas la solution. Le président républicain de la fin des années 1920, Herbert Hoover (1929-1933), qui a précédé le démocrate Franklin Roosevelt à la Maison Blanche, sera confronté au krach économique de 1929. Alors que la misère explosait de partout, il déclarait : «La prospérité est au coin de la rue.» On croirait entendre Donald Trump. En réalité, a