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Billet

Donald Trump, ou l’autoritarisme à visée hégémonique, par Serge July

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En multipliant les attaques contre l’Europe, y compris en soutenant ceux qui souhaitent la saper de l’intérieur, le président américain promeut une vision chrétienne conservatrice radicale.
Donald Trump à la Maison Blanche le 21 mai. (Kevin Lamarque/Reuters)
publié le 2 juin 2025 à 17h39

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A Munich, au début de l’année 2025, le nouveau vice-président américain, l’idéologue J.D. Vance, avait déclaré que le danger pour l’Europe venait de l’intérieur. En réalité, le danger vient non seulement de l’extérieur, mais des Etats-Unis eux-mêmes, qui veulent rompre avec leur plus vieil allié et en conséquence attaquent sur le fond tout ce qu’il fait, y compris soutenir l’Ukraine face au meilleur ami de Trump, Vladimir Poutine.

Mais toucher à l’Europe n’est pas simple pour les Etats-Unis, car il s’agit d’une très vieille et très amicale histoire. Une relation unique lie les Etats-Unis à l’Europe, et réciproquement. Les soldats français sont venus combattre les Britanniques pour soutenir la liberté américaine, la révolution française s’est inspirée de la révolution américaine, une partie de l’Europe violentée a trouvé refuge aux Etats-Unis, puis les militaires américains sont venus au secours de l’Europe pendant deux guerres mondiales. Et après 1945, l’Europe et les Etats-Unis ont fait front commun contre la Russie stalinienne, avant que celle-ci abandonne le communisme.

Mais la bande à Trump a un remède pour soigner ce «malade européen». Le gouvernement américain défend aujourd’hui une «alliance civilisationnelle», regroupant des partis d’extrême droite, partageant d