Les récents résultats de l’enquête CoviPrev le confirment : 23 % des Français «montrent des signes d’un état anxieux» et 63 % déclarent avoir eu «des problèmes de sommeil au cours des huit derniers jours», soit respectivement +10 et +14 points par rapport au niveau hors pandémie. Nos raisons d’angoisser sont à la fois collectives et individuelles. Ainsi mon amie M., compositrice, interprète et autrice, a reçu de Pôle Emploi une invitation à une journée de formation intitulée «le secteur du funéraire recrute». Mon amie A., elle, m’a annoncé que le New York Times avait enfin mis un mot sur ce qui la minait : la «momsomia», l’insomnie des mères (et de quelques pères), qui restent sur le qui-vive, même en l’absence de danger immédiat. Les facteurs de stress sont multiples – on sait, par exemple, que le rythme répétitif mais syncopé des chaînes d’information en continu, lorsqu’elles traitent d’événements violents ou inquiétants, épouse celui d’un cerveau traumatisé.
Pour ma part, je viens de publier un livre, et c’est toujours un moment délicat. Un moment qui vous met face à vos désirs les plus profonds. Par exemple, je suis rentrée à Paris un peu plus tard que d’habitude. En retrouvant mon quartier, j’ai dû me rendre à l’évidence : dans tous les endroits imaginables et inimaginables où j’espérais (dans le recoin le