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Chronique

Ecologie : plus personne ne fait semblant, par Daniel Schneidermann

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Le trumpisme décortiquédossier
Du PDG de Safran au président (LR) du conseil départemental du Rhône, les démangeaisons des patrons et des élus contre les écologistes n’ont rien de nouveau. Ce qui est sidérant, c’est la violence du backlash : comment ne pas en déduire que la tornade Trump est passée par là ?
Le PDG de Safran, Olivier Andriès, lors d'une audition par la commisssion d'enquête sur les freins à la réindustrialisation, le 14 avril 2025 à l'Assemblée nationale. (Karim Daher/Hans Lucas)
publié le 19 avril 2025 à 14h42

Alerte rouge sur BFM ! Les élus écologistes rennais auraient accueilli le projet d’implantation d’une usine Safran par des «jets de tomates». Au point que l’équipementier aéronautique a décidé de cesser toute implantation dans les villes dirigées par les écologistes. C’est le PDG, Olivier Andriès, qui l’a annoncé lui-même lors de son audition par une commission de l’Assemblée nationale, en détaillant le projet ainsi visé : une usine d’aubages de turbines des moteurs de Rafale et d’Airbus A320 (catégorie néo «qui affiche l’ambition de consommer 15 % d’énergie en moins»).

«On a respecté totalement le, comment on appelle ça, le zéro artificialisation nette» commence le PDG, butant manifestement sur ce terme hostile. Et là «les écolos, pardon, les écologistes, nous ont jeté des tomates, sur le thème “c’est scandaleux, c’est l’avion, ils vont polluer, et puis c’est militaire, c’est pas bien”» (car c’est ainsi que s’expriment les écologistes, cités par le PDG de Safran). Et d’en tirer la fière conclusion qui s’impose : «Pour moi, il n’est plus question aujourd’hui d’investir en France, dans une ville détenue par une majorité écologiste.» Cette décision, que nul ne s’y trompe, «n’est pas politique, mais à partir du moment où on oublie l’intérêt national…»