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Chronique

Philippe, Faure, Villepin, des livres et moi et moi… par Tania de Montaigne

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Chronique «Ecritures»dossier
Pendant que des hommes politiques se prennent pour des écrivains, un vrai auteur, Boualem Sansal, croupit en prison.
Et au fond, à qui s’adressent ces livres ? Ces œuvres aux titres puissants qui ont dû nécessiter des heures de brainstorm. (Getty Images)
publié le 9 juillet 2025 à 17h49

Voilà, c’est déjà l’été. Et, qui dit été, dit reportages sur les aires d’autoroute, dit papiers de fond sur les chassés-croisés comportant les mots «Bison futé», «Itinéraire bis» et «Journée classée rouge, noire, ou verte». Dit avalanche de reportages sur les vacanciers qui sont là où on les attend ou qui ne sont pas là, sur le soleil qui n’est pas assez là où trop là, sur les crèmes solaires, sur les beignets, sur les glacières, sur les sorbets trop sucrés ou pas assez fruités, sur les chips trop grasses, sur les tomates trop importées, sur les transats, sur les parasols qui ne s’ouvrent pas, puis qui s’ouvrent trop.

Il y a aussi les recommandations, «les 25 livres à emporter sur la plage», «les 12 livres à lire à la montagne», «les 18 livres indispensables à la campagne»… Il y a les reportages à visée sociologique «Que lisent les Français en vacances ?» ou à visée scientifique «Pourquoi la lecture est bonne pour le développement du cerveau ?». Malheureusement il n’y a, pour le moment, aucune étude scientifique ou enquête de fond qui expliquerait pourquoi, particulièrement en France, les femmes et les hommes politiques éprouvent une si forte attraction pour l’écriture de livres ou, du moins, pour la sortie de livres sur lesquels leur nom est imprimé en gras.

Ecrire étant envisagé, la plupart du temps, comme une activité fastidieuse et subalterne qu’on déléguera volontiers à toute personne qui voudra bien rester dans l’ombre. Personne anciennement dénommée «nègre» (les négres