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Si j'ai bien compris...

Eh bien, il n’est pas choisi à la légère, le Premier ministre, par Mathieu Lindon

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Chronique «Si j'ai bien compris…»dossier
La succession des législatives puis de la nomination à Matignon de Michel Barnier par Emmanuel Macron ce jeudi 5 septembre restera comme un fiasco d’anthologie pour le Président où chaque politique a son originale responsabilité.
Les journalistes attendent devant l’Elysée à Paris le 2 septembre, dans l'attente de la nomination d'un Premier ministre par Emmanuel Macron. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 6 septembre 2024 à 21h37

Si j’ai bien compris, que s’est-il passé pour qu’Emmanuel Macron, considéré comme un génie par Nicolas Sarkozy après sa stupéfiante propulsion élyséenne de 2017, apparaisse aujourd’hui comme un crétin des Alpes qui, après s’être pris une claque aux européennes, a tendu l’autre joue aux législatives ? Manifestement, il a été trahi. Quelle était sa stratégie ? Il voulait que le Rassemblement national l’emporte afin, d’une part, que ces incapables échouent lamentablement et se coulent pour les siècles des siècles – et tant pis pour la France, les Françaises et les Français pendant ce mauvais quart d’heure à passer – et, d’autre part, apparaître comme le démocrate maximo résistant depuis son palais et reconquérant ainsi une popularité (c’était le seul moyen qu’il avait trouvé). Là-dessus, les membres du Rassemblement national se sont bien révélés des incapables, mais beaucoup trop tôt. Ils ont salopé leur propre campagne électorale, ce ramassis de bras tendus et de twittos boiteux a remisé sa xénophobie au vestiaire au moment où elle aurait pu être utile. En Allemagne, l