Menu
Libération
Critique

Emmanuel Macron et Bruno Retailleau seraient bien inspirés de lire le nouveau livre de Pierre Rosanvallon

Article réservé aux abonnés
Dans «les Institutions invisibles», le professeur au Collège de France documente le délitement des trois piliers qui font tenir la démocratie et donne des pistes pour restaurer la confiance la légitimité et l’autorité, à l’extrême opposé du jupitérisme macronien ou de l’autoritarisme en vogue.
Le ministre Bruno Retailleau pour le premier Conseil des ministres du gouvernement Barnier, à l’Elysée, le 23 septembre 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 1er octobre 2024 à 17h00

Les institutions sont en crise. L’historien et sociologue Pierre Rosanvallon en a souvent exploré les causes et les effets, notamment dans le Bon Gouvernement (2015) et le Siècle du populisme. Histoire, théorie, critique, (2020). Il a pointé la responsabilité des politiques (encore récemment en fustigeant la façon de gouverner d’Emmanuel Macron). L’usure des structures qui régissent notre organisation collective fait l’objet d’une abondante littérature. Les institutions, ces cadres juridiques, règles du jeu de notre vie politique, ou entités reconnues (églises, écoles, associations, partis, syndicats) qui créent des évidences positives ou négatives, mais communes et reconnues, ne remplissent plus leur rôle et peinent à se réformer. Mais dans les Institutions invisibles (Seuil), Pierre Rosanvallon s’intéresse à la crise d’autres institutions : la confiance, l’autorité et la légitimité. «Les institutions invisibles nous parlent de la vie effective des sociétés, et pas seulement de leurs structures, de leurs cultures et de leurs règles théoriques de fonctionnement», dit celui qui fut par le passé compagnon de route du PS et de la CFDT.

Les institutions visibles ne suffisent pas

Depuis