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Emmanuel Macron ou la «commémorite» à géométrie variable, par Johann Chapoutot

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Le gouvernement commémore à tout-va et ne rate pas une occasion de se montrer, parfois même en présence du RN comme lors de l’hommage aux époux Manouchian. En 2023, il a à peine salué les 80 ans du programme du Conseil national de la Résistance. Un texte qui condamnait injustice et violence sociale.
Emmanuel Macron lors de l'intronisation des corps de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon, le 21 février 2024. (Christophe Petit Tesson/REUTERS)
publié le 21 mars 2024 à 5h28

On pourrait appeler «commémorite» la compulsion pathologique à détourner les morts et à multiplier les occasions de créer un contexte censé créer concorde ou unanimité. François Hollande raffolait de l’exercice, que le centenaire de la Grande Guerre lui offrit. Son successeur multiplie aussi les occasions d’ânonner des homélies laborieuses et pour le moins inopportunes. Le pensum infligé aux époux Manouchian, en présence des représentants du RN, parti fondé par des anciens membres de la Waffen SS, de la Milice et des tortionnaires de la guerre d’Algérie fascinés par le IIIe Reich, constitue un sommet du n’importe quoi macronien. Celui qui venait de faire voter la «loi immigration», qui, dès 2016, rendait une visite complice à Philippe de Villiers, avant de remarquer finement que les «