En ces premiers jours de l’année, où on rêve et on souhaite, mon vœu est qu’on arrête de célébrer la force et le courage des femmes. Qu’en 2024, on leur accorde la possibilité de ne pas être formidables. De ne plus être courageuses. Qu’on cesse enfin de glorifier leur capacité à encaisser. Qu’elles soient les premières concernées ou qu’elles soutiennent celles qui dénoncent les violences sexuelles, elles sont nombreuses à être épuisées, usées, qui prennent de plein fouet les tribunes nauséabondes, la remise en cause de leur parole, l’indifférence et même, la prose méprisante d’un discours présidentiel.
Demandez à vos sœurs. A vos copines. A vos collègues
Aujourd’hui, à ceux qui se tiennent en retrait tout en assurant les femmes de leur soutien, j’aimerais demander ceci : où est-il, ce soutien ? Pourquoi est-il si mesuré, pour ne pas dire inexistant ? Est-ce l’illusion que sur ce champ de bataille, ils ne connaissent personne ? Qu’aucune proche n’est concernée ? Est-ce un déni de ces évidences-là : que grandir dans la peau d’une femme, c’est, au mieux, avoir échappé au pire. C’est, dès l’enfance, se méfier, craindre ceux qu’on est éduquées à aimer. C’est avoir le choix entre renoncer à être libre ou à risquer sa vie. C’est perdre un temps infini à élaborer des stratégies de vigilance, au quotidien : une armure qui finit par ressembler à une cage.
Si, en 2024, tout