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«Nous étions au bord d’un gouffre et nous avons fait un grand pas en avant.» C’est la phrase que nous a léguée l’ancien président de la Côte-d’Ivoire Félix Houphouët-Boigny, qui fut aussi vice-président de l’Assemblée nationale française, sous la IVe République. Il ne manquait pas d’humour. Mais il se trouve que rien ne résume mieux la situation actuelle de notre pays. Et il est possible que dimanche la France – et nous avec – fasse ce pas fatal.
Après des européennes catastrophiques, une dissolution surprise et un premier tour de législatives tout aussi catastrophiques, c’est peu dire que le président de la République s’est pris les pieds dans le tapis : il ne reste pas grand-chose de son ancienne majorité, pas grand-chose non plus du macronisme, cette idéologie qui ne marie pas comme certains ont pu le croire il y a sept ans le meilleur de la gauche avec le meilleur de la droite. De cette construction de bateleur, il ne reste que l’arête du poisson, le «ni-ni», ni extrême droite ni extrême gauche.
L’agonie du macronisme
On ne peut pas dire qu’Emmanuel Macron ait tout fait pour faire barrage au Rassemblement national. Il présentait pourtant cet objectif comme central dans sa démarche. Mais c’était la posture qui lui plaisait beaucoup. En réalité, ce qu’il aimait, c’était ridiculiser Marine Le Pen. Q