«Les pro-vax/anti-vax sont tous des cons» (Rayer la mention inutile). De mémoire de quarantenaire, je n’ai pas souvenir d’un sujet aussi explosif et polarisant que la question du vaccin contre le Covid-19. C’est terrible car chaque partie s’invective et ne s’écoute plus du tout. Et comme articuler mes expériences avec des concepts m’aide à supporter le monde en ce moment, j’ai cherché celui qui décrit ce qu’on a vécu cet été : dans les sciences sociales, on dit que le niveau de polarisation affective est devenu très élevé. La polarisation affective est une métrique basée sur du déclaratif qui mesure combien les défenseurs d’une position ont des sentiments négatifs envers ceux qui ne partagent pas leur position.
Sur le sujet du vaccin, c’est assez évident : la polarisation affective est à son comble comme en attestent l’arrogance des uns et l’agressivité des autres. Or, comme souvent, le Covid-19 n’a fait qu’accélérer une tendance existante. Une étude récente montre que la polarisation affective a augmenté depuis les années 70 en France (1). Sur douze pays riches que compte cette étude, la France est le troisième pays dans lequel cette mesure a le plus progressé : on supporte de moins en moins les gens qui ne pensent pas comme nous. Etonnés ? Pas vraiment.
Le pays où la polarisation affective a le plus augmenté est les Etats-Unis. Or aux Etats Unis, cette détestation de ceux qui ne pensent pas comme vous a des conséquences directes sur le comportement des citoyens et les