Si j’ai bien compris, on nous l’avait pourtant bien dit. Pourquoi s’étonner de l’éclatante victoire de Donald Trump et de sa razzia de vaillant petit tailleur (sept d’un coup) sur les «swing states» alors qu’il s’avère rétrospectivement que c’est ce que les prévoyeurs prévoyaient ? Il n’y avait donc pas que les bookmakers et les marchés pour en faire un grand favori. Maintenant qu’on nous l’a expliqué, bien sûr que ça ne pouvait pas le faire pour Kamala Harris : elle est trop femme, trop noire, trop de gauche, et, en même temps, pas assez de gauche, pas assez noire, pas assez latino. Pas assez radicale, non plus. Serait-elle aujourd’hui présidente si elle avait menacé de mettre tous ses adversaires en prison ? Et puis, quand on combat les discriminations, c’est qu’il y a des discriminations, et être femme ne suffit pas pour remporter la victoire contre la misogynie ni être noire pour terrasser le racisme.
Aujourd’hui, on nous dit même que Donald Trump est tellement imprévisible qu’il pourrait bien être efficace en Ukraine ou au Moyen-Orient. Après tout, ça fait des présidents et des présidents qu’à la Maison Blanche on déteste Benyamin Nétanyahou, peut-être que Donald Trump sera le premier à l’envoyer au diable où le Premier ministre israélien devrait être bien accueilli. On voit aussi dans les réactions internationales que Donald Trump est perçu comme une sorte de Vladimir Poutine : il ne faut pas l’humilier. Alors on le félicite, on se réjouit de travailler main dans la mai