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Libération
Chronique «Si j'ai bien compris…»

Et la démagogie, c’est pour les chiens ? par Mathieu Lindon

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On pourrait nous promettre des choses plus excitantes que la baisse du déficit public, par exemple un petit bénéfice individuel.
Le Premier ministre, Michel Barnier, lors de l'émission politique «l'Evénement» diffusée sur France 2, le 3 octobre 2024. (Thomas Samson/AFP)
publié le 19 octobre 2024 à 8h30

Si j’ai bien compris, la démagogie a ses avantages et ses inconvénients, et pour tout le monde. Un crime d’Emmanuel Macron, c’est d’avoir laissé la France dans un tel état que le gouvernement a le plus grand mal à être démagogue. Quoiqu’il lui en coûte, on va devoir se serrer la ceinture, c’est la face obscure et le tome II du «quoi qu’il en coûte». Nous, on trouve que donner, c’est donner, reprendre, c’est voler. Et peut-être que Michel Barnier ne demanderait pas mieux que baisser les taxes sur le gaz, l’électricité et l’essence, multiplier les effectifs de l’Education nationale, gorger de crédits la Justice et les hôpitaux jusqu’à plus soif, booster les salaires des fonctionnaires, baisser la retraite à 42 ans, 8 mois, 12 jours et 6 heures et supprimer tous les impôts (et pas seulement celui sur la fortune).

Mais certains prétendus économistes chagrins voient les choses autrement. On passe du «on rase gratis» à «on rase à sec», pas étonnant que ça irrite et ça démange. D’autant que, comme toujours quand il y a du sang, de la sueur et des larmes à venir, on a