Je suis la flamme olympique et parfois j’ai la flemme devant toutes les attentes contradictoires qui me chauffent les sangs et me poussent aux fesses. Je ne suis qu’un petit lumignon mignon et, en cette sinistre année 2024, l’on voudrait que j’éclaire l’horizon obscurci par les guerres résurgentes, le réchauffement spasmodique et la démographie déglinguée. Je ne suis qu’une chandelle vacillante et, en ce doux pays de France irascible et inflammable, l’on voudrait que je réinvente les Lumières universelles en voie d’occultation pour cause de régressions religieuses et de concurrences victimaires.
Je suis fait d’acier recyclé de 1,7 millimètre d’épaisseur et l’on voudrait que je fasse office de gilet pare-balles pour toutes les populations bombardées, massacrées, assassinées. Je ne fais que 70 centimètres de haut, et l’on se fait une montagne du symbole que je représente et dont on s’est longtemps moqué. C’est comme si, à ma suite, l’humanité allait gravir en espadrilles l’Everest de ses détestations, s’extraire du marigot gluant de haine malgré ses godillots plombés et s’accrocher aux ailes d’un drone pour faire l’ange au lieu de faire la bête.
Je suis la flamme olympique, et il a fallu du temps pour qu’on ne me regarde plus comme une aimable demeurée. On m’a longtemps méprisée parce que je sui