Aujourd’hui, je vais jouer à «c’est celui qui le dit qui l’est». Je vais essayer de démontrer que les plus prompts à traiter leurs contradicteurs de «fachos» s’ébattent parfois dans ce caniveau réactionnaire où ils envoient baigner en permanence le monde entier. Sans souci de la nuance joliment exaltée par la romancière Maria Pourchet l’autre soir à la Grande Librairie, je vais radicaliser mes critiques contre cette gauche radicale qui a ses mérites, si, si je vous assure, quand par exemple elle s’attaque aux excès policiers ou défend les migrants. Malgré tout, je vais me risquer à les qualifier de «droitards», tant j’adore ce néologisme ramenard qui rime avec soiffard et trancheur de lard.
Identitaire ? La gauche était censée chérir les mélanges et le métissage, vouloir que chacun s’émancipe de ses assignations. La gauche de la gauche fut longtemps ouvriériste. Désindustrialisation venue, cherchant toujours un peuple élu, la voilà qui se jette au cou d’indigénistes et de décoloniaux qui veulent leur revanche sur l’histoire plutôt que d’accepter l’impureté de la mixité et la corruption de l’intégration. Il s’agissait d’échapper au clan, à la tribu, au village. On y revient en excluant qui ne vous ressemble pas, entre ressentiment et régression.
Obscurantiste ? La gauche était censée être publiquement athée, sinon