La démence devrait saisir ceux qui dégringolent dans le cratère de l’actualité en fusion. Moi, vous, nous… La panique devrait gagner les campagnes les plus reculées. Et la désolation devrait confire les Français dans le sel dont on fait les statues et dont on creuse les plaies. Et pourtant, c’est comme si le corps social hexagonal armait ses défenses et dopait son immunité devant la nocivité d’une situation générale qui n’a jamais été aussi dégradée.
Le Proche-Orient flamboie, l’Ukraine rougeoie sous la cendre et le risque de troisième guerre mondiale frémit. L’importation des conflits extérieurs menace. On tremble que l’antisémitisme percute le racisme anti-Arabes. A Arras, un jihadiste de 20 ans extermine un professeur, démontrant sa haine des valeurs de son pays d’accueil. Pour ne rien arranger, Darmanin rivalise de bêtise avec Mélenchon et ses sbires. C’est à qui balancera les plus d’énormités propres à dresser les unes contre les autres les communautés concernées. La nation devrait être aux abois. Et pourtant, c’est comme si ce cher et vieux pays retrouvait un semblant de raison et de placidité quand le sol tremble, que le vent mugit et que les eaux semblent prêtes à engloutir l’humanité entière.