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Libération
Le billet de Thomas Legrand

Et si on en finissait avec la mythologie de la bagnole, monsieur le Président ?

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A l'heure de la transition écologiquedossier
En déclarant «j’adore la bagnole», Emmanuel Macron a fait un clin d’œil appuyé aux usagers menacés par «l’écologie punitive». Tout en omettant de préciser que le plaisir de la voiture doit devenir celui de la sobriété, car sa version électrique ne sauvera pas la civilisation de l’automobile.
Emmanuel Macron lors de son interview télévisée diffusée sur TF1 et France 2, le 24 septembre à Paris. (Denis Allard/Libération)
publié le 25 septembre 2023 à 17h46

Le «j’adore la bagnole» lâché par Emmanuel Macron dans son interview télévisée, le soir du dimanche 24 septembre, se comprend en termes de stratégie de communication à destination du peuple des automobilistes. Sauf qu’il aurait dû être suivi d’un gros «mais». Cet aveu intime fait-il partie de la démagogie nécessaire pour un Président grand blessé politique (à cause la bagnole) après l’épisode des gilets jaunes ? On imagine que le sous-texte est le suivant : «Les mesures pour passer du carbone à l’électrique n’ont rien à voir avec l’idéologie radicale anti-bagnole et anti-progrès de ces écologistes punitifs.» Peut-être faut-il passer par la stigmatisation du messager pour faire accepter le message. C’est désolant, infantilisant, mais après tout s’il faut en passer par là, non pas pour que la population comprenne (elle a bien compris et ne demande que des solutions et de la justice dans la mise en œuvre de la transition), mais pour que le Président et sa majorité s’engagent vraiment vers l’écologie, allons-y.

L’imagerie du superlatif à changer

Ne vous inquiétez pas monsieur Macron, vous pouvez proposer des solutions écologistes, personne ne vous confondra avec Sandrine Rousseau. Personne ne croira non plus que vous assouvissez, comme tous bons Français périurbains tel que vous les imaginez, votre passion pour la bagnole en passa