Si j’ai bien compris, dans la liste aux allures de roman-fleuve de ce qu’on reproche aujourd’hui à Emmanuel Macron, la médaille d’or est parfois décrochée par le fait qu’il se présentait comme un rempart contre le Rassemblement national et apparaît plutôt, au vu des sondages d’aujourd’hui, comme un tremplin vers lui. Ou un toboggan nous entraînant vers le fameux tout bas que Marine Le Pen et Jordan Bardella, et plus seulement eux, diraient tout haut.
Il serait, et l’extrême droite n’aurait cette fois-ci qu’à s’en réjouir, une frontière passoire. Sa stratégie, si le mot n’est pas trop fort, a varié du tout au tout, dédiabolisant le RN, puis le rediabolisant tout en diabolisant La France insoumise qui y a mis du sien, ne sachant plus en un mot où donner de la diabolisation et de la dédiabolisation, au point que c’est lui qui se retrouve en partie diabolisé aux yeux d’une population atterrée.
Ça fait d’ailleurs plusieurs semaines consécutives qu’Emmanuel Macron n’a pas tenu à nous faire savoir qu’il avait changé, comme s’il était désormais persuadé que ce sont les Françaises et les Français qui l’ont fait et que, peu importe cet avatar-ci ou cet avatar-là, c’est de ce pain-là qu’ils ne veulent plus. De là à trouver plus moelleux celui que leur offrirait Marine Le Pen, souhaitons que la patrie des gastronomes reprenne son goût et ses esprits d’ici à 2027, s’il faut déjà passer les élections européennes de juin par profits et déroute.
Mais après tout, Marine Le Pen est toujours au p