On les a disposés en vrac, sans ordre particulier, de gauche à droite Meloni, Von der Leyen, Merz, Macron, le Finlandais Stubb, Zelensky et le boss de l’Otan Rutte. Chefs d’Etats, de gouvernements, présidente de la Commission, secrétaire général de l’Otan, à la bonne franquette, pas de cartons, pas de formalités, asseyez-vous où vous voudrez. Ils sont de face, en arc de cercle géométrique, comme des directeurs de départements ou de filiales, convoqués au siège par le PDG, pour un bilan annuel, ou un recadrage. Merz et Rutte se tiennent le menton, pensifs, tandis que les autres puissants de ce monde tentent de donner une contenance à leurs membres supérieurs : bras croisés, mains posées sur les genoux. Stubb (rameuté dans le charter, paraît-il, car il est partenaire de golf du patron) fayote en prenant des notes. Tous les visages sont graves, les bouches fermées. Le patron énonce les objectifs de la holding, ils écoutent.
Du patron, justement, de dos, on ne voit que le bras droit posé sur son bureau, lequel bureau est meublé de sept boîtes fermées énigmatiques,