«Rappelez-vous de l’époque où on disait à l’entrée des bistrots…» se lance Olivier Faure, à l’assaut de Jordan Bardella. Mais la réplique est prête. Bardella attendait l’attaque. «Ça y est. Jean Moulin est de retour.» «...interdit aux chiens et aux Italiens, continue Faure, sur sa lancée. Ça devrait vous dire quelque chose.» «Le Jean Moulin de…» reprend Bardella. Il cherche. Il cherche comment customiser son missile Jean-Moulin, pour frapper plus efficacement l’adversaire. «Le Jean Moulin de…» Mais aucun trait cinglant ne vient. Rien d’autre qu’un «ben voyons» zemmourien, le «ben voyons» défensif qu’on dégaine quand on n’a rien à répondre, comme si toute réponse argumentée était vaine ou inutile. Peu importe. Ça pourra faire l’affaire pour une vidéo TikTok.
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Jean-Moulin : quel joli nom de baptême pour un missile, dans la bouche d’un candidat d’extrême droite. Quel moment émouvant, où la parole raciste se libère, comme on dit. Ça ressemble donc à cela, la libération de 2024 ? A cette liberté grisante de balancer Jean Moulin à la face d’Olivier Faure comme un sarcasme, comme une insulte ? Et deux fois de suite ? Et sans que personne ne proteste, même pas Faure, sur le moment. Ah, comme il devait leur brûler la peau, le masque, pour l’arracher ainsi avant l’heure ! Ah, comme ils devaient leur brûler la langue, les éloges à De Gaulle, les génuflexions devant la Résistance, les sanglots en mémoire d’Oradour, des héritiers de c