Avez-vous la curieuse impression qu’il y a moins de chips qu’avant dans votre paquet favori ? C’est vrai. Les chips, comme les yaourts ou les jus d’orange font désormais l’objet d’une discrète shrinkflation ou, en français, une «réduflation» : la «stratégie commerciale qui consiste à réduire la taille, la quantité ou la qualité d’un produit pour ne pas augmenter ou limiter l’augmentation de son prix». Une stratégie qui consiste, aussi, à ajouter du vide dans l’emballage.
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Si le vide se définit par le manque, puisque c’est ce qui ne contient rien, le voilà qui pèse son poids. Le capitalisme aura au moins réussi ce tour de prestidigitation : faire du vide, comme de tout le reste, un produit. Lui fixer un prix.
On le paye, on le consomme, on s’en nourrit. Il chemine à nos côtés depuis toujours, le vide, cet évanescent compagnon de vie. Enfant, on l’a traqué : on a appris à écrire en remplissant bien la page, sans sauter de ligne, sans laisser «du blanc». On les a redoutés, les dimanches après-midi où il prenait ses aises, le vide, cet ennui.
Aujourd’hui, pour dire le vertige d’un quotidien lourd de petits riens, on dit qu’on est vidés. Alors, on se met en quête de