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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Faire équipage sans jeter personne par-dessus bord, par Luc Le Vaillant

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JO Paris 2024dossier
Réflexion façon ressources humaines sur la nécessité de concilier esprit d’équipe, diversité de pensées et talents atypiques comme à bord du trimaran convoyant la flamme olympique.
Lors de la cérémonie d'arrivée de la flamme olympique avant les JO de Paris sur le «Belem» dans le Vieux-Port de Marseille, le 8 mai 2024. (Frederic Munsch/Sipa)
publié le 11 juin 2024 à 7h23

Un bateau libéré fend les flots tourmentés. Visiteur aux aguets, il plane au-dessus des abysses échauffés qui recèlent en leur sein des polluants éternels aux pâles lueurs d’asphodèles. Ce trimaran volant est chargé du transport de la flamme olympique à travers l’Atlantique. Le trajet est aussi symbolique qu’anecdoctique qui relie Brest à Pointe-à- Pitre en une bordée entre deux extrémités d’un Hexagone de moins en moins carré. Il s’agit de veiller sur une loupiote falote afin qu’elle survive à l’humidité rugissante, aux vitesses choquantes et aux stridences soufflantes.

Cette lampe qui niche dans une cabine rudimentaire et ultra-sophistiquée à la fois est la métaphore facile de l’esprit vacillant d’un commun incertain. Il lui faut survivre au souffle au cœur d’un pays époumoné et éviter d’ajouter à la guerre du feu qui enflamme les tribus opposées. Pour le compte de son armateur bancaire, le skipper Armel Le Cléac’h, Breton issu de la baie de Morlaix, s’est employé à réunir au chevet de cette unité menacée des personnalités représentatives et peu rébarbatives. Marie-José Pérec a la légitimité athlétique, la distinction caraïbe et l’aura d’une Greta Garbo qui, sur le tard, aurait découvert l’entregent. Marine Lorphelin a la beauté référencée des Miss France enfin échappées aux comices agricoles pour réussir ses études de médecine et intégrer la galaxie médiatique. Hugo Roellinger a commencé comme o