Mon rapport à l’actualité est contrarié. Je ne regarde pas la télévision. J’écoute à peine la radio. En revanche, je lis la presse. Un peu dans le désordre, souvent en retard, mais je la lis. L’une de mes petites manies, d’ailleurs, c’est la revue de presse à contretemps. Et cette petite manie m’aide à écrire. Notamment cette chronique. Il s’agit simplement de me demander de quoi je me souviens. De tout ce que j’ai appris sur le monde, ces jours-ci, que m’est-il resté ? Cette semaine, la phrase qui s’est fichée dans mon esprit est la suivante : «Il faudra que l’on m’explique comment indemniser les milliards d’humains qui seraient privés de la couleur bleue du ciel.» Je l’ai lue dans un article paru en mai 2022, mais elle a en réalité été prononcée en décembre 2008. Certaines phrases sont ainsi, elles attendent leur heure. Et il n’est pas impossible qu’entre le moment A et le moment B, leur sens glisse. A l’origine, celle-ci était, à en croire ma source, une boutade. L’est-elle encore aujourd’hui ? C’est bien la question : l’article où je l’ai lue alerte justement sur le fait que les techniques de
Chronique «Ecritures»
Rendre le ciel blanc-gris pour maintenir la Terre habitable?
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publié le 4 juin 2022 à 13h42
Enquête Libé
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