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Chronique Ré/jouissances

Fermer sa gueule ? Inutile, il est trop tard ! par Luc Le Vaillant

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Chronique «Ré/Jouissances»dossier
Bulletin de santé d’un débat démocratique français qui paye en agressivité ce qu’il gagne en accessibilité, à l’heure d’une citoyenneté numérique en gestation.
Mercredi 6 décembre, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait lancé sur RTL un «Ferme ta gueule !» au leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon. (Joel Saget/AFP)
publié le 11 décembre 2023 à 16h32

Si la politique française et ses débats chauds comme la braise devaient passer une visite de contrôle auprès de la médecine du travail, le diagnostic serait couru, et connu, d’avance. Le verdict pointerait l’hypertension rougeoyante de la représentation nationale. Le soignant s’affolerait de la pression artérielle démentielle de ses commentateurs. Et craindrait les vertiges d’une population spectatrice prête à tomber en pâmoison ou en catalepsie selon ses excès insoumis, ses neurasthénies renaissantes ou ses tétanies absentéistes, avant d’aggraver son blues démocratique en mettant son grain de sel numérique et réseauteur dans l’affaire. Ce qui ne fera qu’ajouter au risque cardiovasculaire d’un pays aux facteurs de risque multipliés par la diffusion de virus étrangers venus du Proche-Orient et d’Ukraine.

Ces derniers jours, le président du Sénat, Gérard Larcher, bon bougre aux joues rebondies, d’ordinaire patelin et roué, s’est lâché. Il a claqué le beignet de Jean-Luc Mélenchon d’un sonore et inattendu : «Ferme ta gueule !» Il faut dire que, quelque temps auparavant, l’irascible tribun rhabillé en histrion twitteur a