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Chronique «Economiques»

Russie: Fillon, le scandale qui cache la forêt des trafics d’influence

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L’ex-Premier ministre a fini par démissionner des conseils d’administration des groupes russes où il siégeait. Mais au-delà de son cas, si ces conseils s’ouvrent à tant d’anciens leaders politiques, c’est que leurs entreprises y gagnent un réseau précieux, permettant d’orienter les décisions publiques affectant leur activité.
François Fillon en septembre 2019 à Paris. (Eric Feferberg /AFP)
publié le 1er mars 2022 à 15h48

Au lendemain de la sidération collective face à l’irruption d’une guerre aux portes de l’Europe, dans l’entrelacs d’informations effrayantes, François Fillon faisait preuve d’une indécence crasse. Contrairement à ses homologues, il refusait de démissionner des conseils du groupe pétrochimique russe Sibur et du groupe pétrolier national russe Zarubezhneft. En effet, dès le 25 février, Matteo Renzi, un ex-Premier ministre italien démissionnait du conseil d’administration d’une société russe ; l’ancien Premier ministre finlandais quittait le conseil de la plus grande banque russe, l’ancienne chancelière autrichienne celui de l’entreprise ferroviaire russe, etc. Ces démissions individuelles étaient présentées dans la presse comme un geste politique équivalent à des sanctions économiques et financières imposées à la Russie. François Fillon, lui, a fini par céder à la pression et a annoncé sa démission deux jours après tout le monde dans le JDD.

Toutefois, malgré tout le mépris que inspirent les hésitations de cet homme, il semble que la vraie nouvelle ne résidait pas dans sa décision tardive. Ce qui devrait retenir notre attention, c’est la participation de tous ses ex-Monsieur-Madame-j’ai-eu-un-immense-pouvoir-politique aux conseils d’administrations de grandes e