Le refus d’obtempérer est plutôt apprécié dans nos contrées dites civilisées où le pouvoir et ses gardes-chiourmes génèrent quasi mécaniquement de l’irrespect. Cela tient d’un esprit frondeur qui, d’ordinaire, provoque des algarades sans conséquences dramatiques. Malheureusement, cela peut virer au tragique comme ce fut le cas à Nanterre, où Nahel, 17 ans, s’est fait tuer par un policier.
Il y a, en France, une défiance instinctive envers l’ordre et ses gardiens. Il y a toujours un bras d’honneur prêt à s’armer et un doigt foreur prompt à se dresser pour braver les règles et leurs garants. C’est vrai dans les cités hypersensibles comme dans les centres de riche urbanité, dans les villages paumés comme dans les zones pavillonnaires. Le Gaulois hérisse ses moustaches quand Rome veut imposer son empire. Le gavroche rejette sa casquette d’une chiquenaude avant de siffloter en merle moqueur quand surgissent les cognes et autres pandores. Les indiens se font apaches quand les cow-boys roulent des mécaniques et ont la gâchette trop facile. Et ceux qu’on traite de racailles, fatigués d’être mis à l’index, défient le monde marchand et sa police. Aussi consuméristes que ceux qu’ils conspuent, ils se livrent à des rapines réappropriatrices, qui sont autant de manières de singer un univers hon