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TRIBUNE

Grandeur langagière de La France insoumise, par Geoffroy de Lagasnerie

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Pour le sociologue et philosophe, l’offensive idéologique contemporaine qui cherche à discréditer LFI vise l’idée même de gauche. Praticien de la confrontation linguistique, le parti de Jean-Luc Mélenchon affirme l’exigence d’un langage politique frontal. Enfin du réel en politique !
Jean-Luc Mélenchon, lors de l'université d'été de LFI, le 25 août 2023, à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme). (Bruno Amsellem/Libération)
par Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe
publié le 19 mars 2024 à 6h55

Pas une semaine, pas un mois ne passe sans que les prises de position de La France insoumise, et de Jean-Luc Mélenchon, en particulier, ne suscitent des attaques virulentes surgissant de toutes parts. Si les fractions conservatrices du champ politique mènent à travers elles leur guerre naturelle contre la gauche, ces offensives sont régulièrement relayées par la plupart des journalistes politiques mais aussi par les fractions domestiquées du camp progressiste, voire par certains membres de LFI, qui se joignent à elles pour dénoncer les attitudes «clivantes», les «excès», les «ambiguïtés», le risque de l’«isolement».

Les séquences de ce type se sont multipliées ces dernières années : lorsque Jean-Luc Mélenchon a désigné des policiers comme des «barbares» et certains syndicats de policiers comme des «factieux» qui réclament un droit de pouvoir tirer sur les gens, lorsque Aurélien