La mort sonne tôt et vous arraisonne jeune quand vous êtes footballeur. Antoine Griezmann vient de tirer sa révérence à l’équipe de France. Et pour une fois, il ne s’agit pas d’une de ces facéties qu’il affectionnait ou d’une de ces pirouettes qu’il multipliait. Il prend la poudre d’escampette avant que ses gambettes ne se dérobent, avant qu’il ne puisse plus faire des claquettes sur gazon, tout en continuant quelque temps à jouer des castagnettes dans son club de l’Atlético de Madrid.
Prendre sa retraite n’est pas une sinécure. Choisir la date et l’heure où l’on peut sortir en gloire est affaire de tempo et de vista. Mais aussi de renoncement, ce qui n’est pas évident quand on est accoutumé à ne rien lâcher. Il est plus facile d’étirer le temps exagérément, sans souci du proche environnement tout aussi vieillissant qui n’ose pas vous exfiltrer alors que les plus jeunes ne rêvent que de vous pousser dehors. Il est plus simple de continuer à seriner le même refrain et, au lieu de se couper le sifflet, de forcer la note jusqu’à se coincer le contre-ut en fond de glotte.
Une crème d’homme
Dans le foot, la donne est autrement violente que dans le salariat où les annuités sont comptées et la limite d’âge déterminée. On vous met plus facilement au rencart que dans d’autres activités moins rémunérées où l