Le grand problème du moment, c’est la «polarisation». L’essayiste et activiste Caroline Fourest vient vendre sur le plateau de Quotidien la dernière livraison de son magazine, Franc Tireur. Et déplorer qu’il soit désormais impossible de polémiquer à la loyale, comme au bon vieux temps, en connaissance de cause et en plein accord sur les données de base. «Même pour se mettre en désaccord, il faut un minimum commun.» Or, aujourd’hui, «c’est très facile de s’informer par des canaux tellement différents, de voir des images tellement différentes, on ne voit tellement plus le monde sous le même angle, qu’on n’arrive même plus à avoir un terrain commun pour se disputer». La faute, naturellement, aux réseaux sociaux. «Plus on ajoute des réseaux sociaux aux réseaux sociaux, plus les réseaux sociaux sont démagos, […] plus on a du mal à trouver des agoras communes.»
Le véritable talent d’une essayiste «non polarisée»
Exemple de débat «polarisé», selon Fourest : Gaza, toujours Gaza. Aucune «agora commune» entre pro-israéliens et pro-palestiniens. Sous-exemple dans l’exemple : les manifs d’étudiants de Sciences-Po en faveur du cessez-le-feu. Non pas que l’essayiste soit opposée aux manifs, mais pas celles-c